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facture de tabac au manoir de Penanrue en Ploujean, près Morlaix. La direction en fut confiée à François Dupleix, qui se fixa d’abord à Brest et vint à Morlaix peu de temps après[1]. Le 12 juin 1700, il lui naquit un fils, nommé François, qui fut baptisé à Sainte-Melaine « vu l’urgente nécessité » et mourut deux jours après à Ploujean. M. Dupleix est dit, dans l’acte de baptême. « de la ville de Brest » ; dans l’acte de décès il est qualifié Conseiller du roi et Receveur Général des fermes du roi.

    nom a été illustré dans la personne de Scipion Dupleix, historiographe de France, par son brevet de Conseiller d’État ». (B. N., 9307, p. 6.)

    Mais si l’on rapproche la filiation de l’historien de celle du gouverneur, rien ne permet d’affirmer que cette thèse soit exacte. Le père de l’historien, nommé Guy, seigneur d’Ensoulès, marié le 8 octobre 1570, eut cinq enfants, deux du prénom de Scipion, François, Jean et Marguerite, tous les cinq nés avant 1580, année de sa mort. On ne connaît pas le père de Guillaume : il ne serait pas impossible que ce fut Antoine, seigneur de Lecques et frère aîné de Guy, mais c’est peu probable. En 1590, Antoine habitait Aigues-Mortes, dont il était gouverneur ; ses enfants, s’il en eût, auraient pu, à la rigueur, ne pas résider avec lui, mais pourquoi ni Guillaume, ni aucun de ses descendants ne porta-t-il le titre de Lecques ? Enfin Antoine était protestant et Guillaume catholique.

    Pour ces trois motifs, dont aucun n’est à lui seul suffisant, il semble à peu près certain que la famille de notre héros n’eut aucune parenté avec les Dupleix de Condom. Celle qui résulterait de la note de 1746 n’est d’ailleurs pas exprimée d’une façon formelle ni indiscutable. Il reste donc, sur les origines de la famille de Dupleix avant 1560, une obscurité complète ; il en est d’ailleurs de même pour celle de Condom : la filiation s’arrête à Guy, dont le père n’a pu être retrouvé, ni par d’Hozier, ni par les généalogistes.

  1. En même temps que François Dupleix vint à Morlaix, il y amena une sœur de sa femme, Anne Marie Claude Catherine de Massac qui épousa à Ploujean, le 21 avril 1706. un sieur Henri Arnault, âgé de 29 ans, natif de Tournon en Ardèche. Parmi les noms des signataires figurent MM. Dupleix, directeur général de la Manufacture de Morlaix, des Tournelles, contrôleur, de Roujoux, d’Alençon, Philibert de Corbion, Joseph Dupleix et sa mère. C’est sans doute avec cet Henri Arnault que Dupleix fut associé dans un sous-bail des fermes générales en 1738.