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Au début de 1702, M. Dupleix eut une autre fille, nommée Marie Périne, qui mourut à Ploujean le 10 octobre 1710, âgée de 8 ans et 7 mois.

Le manoir de Penanrue en Ploujean, qui a abrité l’enfance du grand Dupleix et de ses frères et sœurs, subsiste encore aujourd’hui au-dessus du port de Morlaix, dont il domine le quai de Tréguier. Il fut bâti au début du xvie siècle, par le grand armateur morlaisien Nicolas Coëtanlem. Remanié au xviie siècle et assez défiguré, il a cependant encore quelque caractère.

Dupleix commença ses études à Morlaix, mais on ne sait pour quelle cause, son père le plaça après 1706 au collège des jésuites de Quimper pour y continuer son instruction[1]. Il habita alors chez une dame de Rochecery de Roujoux, qui prit soin de lui pendant plusieurs années : « Souvenez-vous du temps que vous demeuriez chez moi à Quimper, lui écrivait-elle le 20 février 1753. Vous étiez mon fils Joson et vous m’appeliez votre maman de Roujoux[2]. »

  1. Le collège des Jésuites est devenu, après la Révolution, collège communal puis lycée, avec de grands agrandissements ; de ce collège il reste encore la chapelle où rien n’a été changé depuis le xviiie siècle.
  2. B. N., 9357, p. 1. — Lorsqu’elle écrivit cette lettre. Madame de Roujoux était dans une mauvaise situation financière. Dupleix lui vint en aide avec une extrême délicatesse. « J’ai été pénétré du détail que vous me faites de votre situation, lui répondit-il, le 17 février 1754. La mienne me met en état de la rendre moins fâcheuse. Pourquoi ne l’ai-je pas su plus tôt ? J’y aurais pourvu comme je le dois et, pour vous en donner les marques indubitables, voici une lettre de change de mille écus sur mon neveu à qui je marque de l’acquitter promptement et sans délai et de vous compter chaque année la même somme… Je vous regarderai toujours comme ma chère Maman ; regardez-moi, s’il vous plaît, comme votre fils et voyez avec mon neveu ce que l’on pourra faire pour Messieurs vos fils. Il est engagé comme moi à vous donner des marques de reconnaissance de ce que je vous dois » (B. N. 9357, p. 421).