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de la Prévôtière, elle eût désigné Lenoir pour le remplacer ; Lenoir n’était envoyé à Surate que pour le punir de s’être intéressé en 1720 dans les opérations commerciales d’un navire ostendais qui avait touché à la côte Coromandel. En réalité, ce fut le choix de ses collègues qui fit de lui un gouverneur de Pondichéry.

Si ce choix n’eut pas eu lieu et que Delorme eut persisté à ne pas vouloir être chargé du soin des affaires, nul doute que Dupleix n’eut été investi des fonctions de gouverneur dès son arrivée dans l’Inde. Il vaut mieux qu’il n’ait pas été exposé à cet honneur ; car le 9 septembre suivant, moins d’un mois après son arrivée à Pondichéry, il apprenait par un nouveau courrier de France, apporté par l’Argonaute et le Bourbon, que, par lettres de la Compagnie en date des 2 octobre 1721, 21 février et 3 mars 1722, il était relevé de ses fonctions de premier conseiller et nommé sous-marchand à Mazulipatam aux appointements de 900 livres. La chute eut été trop humiliante. Cette incohérence provenait sans doute de la situation quelque peu anarchique créée par la liquidation du système de Law.

Dupleix n’accepta pas la rétrogradation dont il était l’objet et demanda à repasser en France sur le même vaisseau qui l’avait amené. Mais le Conseil supérieur ne crut pas devoir exécuter à la lettre les instructions de la Compagnie. Dupleix avait accepté de bonne grâce la désignation de Lenoir ; on tint à lui en savoir gré. Et comme le Conseil était autorisé par une lettre des directeurs du 31 mai 1721 à admettre, le cas échéant, dans son sein des sujets capables pour remplir les emplois vacants, il résolut (10 septembre), vu le nombre des affaires qu’il y avait à expédier jusqu’au mois de janvier, de conserver Dupleix, mais seulement comme quatrième et dernier con-