Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/79

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seiller et aux appointements de 1.800 livres. Le Conseil maintint dans les mêmes conditions le procureur Dumas, bien qu’un ordre de la Compagnie, arrivé par le même courrier, prescrivit de l’arrêter et de le renvoyer en France pour avoir, comme Lenoir, chargé des marchandises sur un des vaisseaux d’Ostende. La mesure fut d’autant plus sensible pour Dumas qu’il venait de se marier quelques semaines auparavant (23 juillet) avec Gertrude Van Zyll, fille du gouverneur hollandais de Negapatam ; il représenta pourtant au Conseil qu’il ne pourrait continuer son emploi que jusqu’au départ du Bourbon sur lequel il pria qu’on lui donnât passage avec sa femme ; il tenait, disait-il, à rentrer en France pour justifier sa conduite et délivrer Lenoir de toute crainte d’être suspecté par les commissaires du roi. Le Conseil le lui accorda. En remplacement de Dumas, la Compagnie avait désigné comme cinquième conseiller[1] Jacques Vincens, de Montpellier, qui était venu dans l’Inde en 1717 pour le compte de la Compagnie de Saint-Malo. Il prit possession de ses fonctions le 1er janvier 1723. Dupleix lui-même ne fut pas remplacé.

Cependant, les conseillers de Pondichéry avaient été très froissés des procédés employés à l’égard de leurs collègues Lenoir et Dumas et du ton de la correspondance des commissaires du roi, qui laissait planer sur eux-mêmes une suspicion générale. Ils protestèrent collectivement en ces termes : « … Nous prenons la liberté de représenter très respectueusement à nos seigneurs que

  1. Afin que le lecteur ne s’égare pas dans ces désignations de quatrième et cinquième conseiller, qui peuvent paraître contradictoires, nous le prions de se rappeler que la Compagnie considérait toujours la Morandière comme second conseiller, faisant ainsi reculer d’un numéro l’ordre de ceux qui le suivaient, cet ordre variant d’après la Compagnie ou le Conseil.