Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/82

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dans le conseil, mais Dumas y revint prendre sa place dès le mois d’octobre suivant. À son passage à Bourbon, le conseiller destitué avait été retenu par Beauvollier de Courchant, gouverneur de l’île Bourbon, qui venait d’être nommé dans l’Inde en remplacement de la Prévôtière. Beauvollier n’était pas un inconnu à Pondichéry où il avait servi en 1710 comme capitaine de la garnison et où il avait eu deux filles mariées, l’une à Pilavoine et l’autre à Duplessis ; il connaissait Dumas de réputation et avait de lui l’opinion la plus flatteuse. Il lui proposa de le ramener à Pondichéry comme second en remplacement de Delorme qui, d’après ses informations, demanderait à repasser en France. Dumas, « consigné » à bord du Bourbon, n’accepta que si Beauvollier prenait la responsabilité de contrevenir aux ordres de la Compagnie et le nommait second du comptoir ou, si Delorme ne partait pas, premier conseiller. Beauvollier n’hésita pas à souscrire à ces conditions et, avec un réel esprit d’indépendance, il rédigea l’ordre suivant :


« De par le Roi et Messieurs de la Compagnie des Indes,

« Nous, Gouverneur de Pondichéry, sachant que M. Delorme, second de ce comptoir, veut quitter le service pour repasser en France, et ayant besoin d’être aidé par une personne parfaitement au fait des affaires de l’Inde, tel que M. Dumas, ci-devant conseiller et procureur général au Conseil supérieur, dont la probité, les bonnes mœurs, l’expérience, la capacité, le zèle pour le bien du service nous sont aussi parfaitement connus que le besoin que nous en avons, nous lui ordonnons de se débarquer du vaisseau le Bourbon sur lequel il veut repasser en France et de se rembarquer sur le Lys ou sur l’Union pour retourner dans l’Inde et y servir en qualité de second du comptoir de Pondichéry à la place de M. Delorme s’il quitte, et en qualité de