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nait assez souvent ; Dupleix s’acquitta sans peine de celle qui lui était confiée et vendit à un marchand malabar du nom de Chevachedy 7.000 serres d’argent vierge à raison de 7 pagodes 7 fanons la serre, alors qu’on n’en offrait que 6 pagodes 15 fanons à Pondichéry[1]. Un contrat conforme à ces conditions fut passé le 23 décembre. Un autre intervint quelques jours après pour 30.000 pagodes avec les gens de Soucourama, le plus riche marchand de la côte. Les contrats étaient avantageux et le Conseil félicita le négociateur. Dupleix rentra à Pondichéry entre les 16 et 26 janvier 1724.

Dupleix profita de son séjour à Madras pour parler à un nommé St -Hilaire, Français, médecin du nabab d’Arcate, du désir que nous avions depuis longtemps de fabriquer nous-mêmes nos roupies à Pondichéry. St -Hilaire

  1. Les dénominations de marcs, pagodes, piastres, roupies, fanons, caches, candils, serres ou autres, revenant fréquemment en cet ouvrage, on peut établir de la façon suivante leur valeur respective qui ne fut jamais absolue.

    Un marc d’argent valait de 48 à 50 livres, ou un peu moins de 6 pagodes.

    La pagode était une monnaie d’or qui valait 8 livres 10 s., ou deux roupies et demie environ.

    La roupie, monnaie d’argent, valait autour de 3 fr. 40. Il y avait plusieurs sortes de roupies : la roupie sicca au Bengale, la roupie Arcate, celles de Madras et de Pondichéry à la côte Coromandel. Elles avaient toutes des valeurs légèrement différentes.

    Deux roupies faisaient une piastre.

    Quatre fanons faisaient une roupie ; à la côte Malabar, il en fallait cinq.

    La cache était une subdivision du fanon.

    Pour les poids et mesures, on employait suivant les régions le candil, le man, la serre et le bar.

    Le candil valait 560 livres et se subdivisait en 20 mans : le man valait par conséquent 28 livres.

    Le man se subdivisait lui-même en 40 serres ; ainsi la serre valait les sept dixièmes d’une livre.

    Le bar, parfois substitué au candil, notamment à la côte Malabar, valait 480 livres françaises. Il se subdivisait également en serres.