Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/89

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promit de s’employer pour la réussite de cette affaire, non sans dissimuler qu’il en coûterait sans doute à la Compagnie un cadeau de 25.000 roupies et d’autres menus présents. Le nabab écrivit en effet au Grand Mogol pour obtenir la permission que nous demandions, pendant que Dupleix rassemblait à Pondichéry les cadeaux nécessaires et préparait les habits et équipages de ceux qui devaient aller à Arcate chercher le paravana ; mais avant que ce projet, qui d’ailleurs n’aboutit pas, n’eût entraîné toutes les dépenses envisagées, la confiance du Conseil avait déjà appelé Dupleix à une mission plus importante.


On préparait un armement pour la Chine. Soucourama ayant seul consenti à s’y intéresser pour 5.000 pagodes, le Conseil fit le reste, soit 56.000 pagodes avec les fonds de la Compagnie et, « étant nécessaire d’embarquer une personne de confiance et sur la bonne conduite duquel on put compter », arrêta que Dupleix ferait le voyage en qualité de subrécargue. C’était le faire jouir d’une grande faveur, car le chargement était considérable et les commissions pouvaient constituer une petite fortune.

Dupleix s’embarqua sur le St -Joseph au mois de mai. Arrivé à Canton, il y trouva la mission catholique entièrement détruite par le nouvel empereur et les missionnaires confinés à Canton, mais ce n’étaient pas là ses affaires. Il paya les dettes de la Compagnie et, avec le reste des fonds, il forma une cargaison moitié pour France, moitié pour l’Inde.

Le St -Joseph repartit de Canton le 15 janvier 1725 et arriva à Pondichéry le 11 mars. Le Conseil, ayant eu connaissance des opérations effectuées, décida de prendre