moyennant une somme de 200 piastres ou 1.200 livres seulement. Lhuillier aurait pareillement donné sa procuration à Dupleix pour demander en son nom une gratification qui lui était due.
De retour à Pondichéry[1], Dupleix aurait exposé au Conseil qu’étant à Canton, plusieurs marchands chinois l’auraient importuné pour lui demander le paiement de diverses sommes dont Lhuillier leur était redevable, mais que se trouvant hors d’état de payer, lui, Dupleix s’était vu obligé pour l’honneur de la nation et de la Compagnie, de promettre aux marchands qu’ils seraient payés par les premiers vaisseaux qui viendraient à la côte de Chine. Il se serait en conséquence fait donner par le Conseil une somme de 3.940 livres, savoir 2.025 pour appointements et 1.915 pour gratification à Lhuillier, alors qu’il aurait déboursé seulement 1.200 livres.
Lhuillier s’en plaignit directement aux directeurs en France par lettre datée de Canton du 24 mars 1725. Le Comité des Indes se réunit pour en délibérer, MM. de Landivisiau et Peirenc de Moras, commissaires du roi, étant présents. Sans plus ample informé, il estima que l’exposé fait à Pondichéry par Dupleix était faux puisque, disait-il, « le sieur Lhuillier ne devait pas un sou aux marchands chinois » et, par lettre du 29 décembre 1726, il renvoya l’affaire au gouverneur de la colonie pour la finir, et au cas où Lhuillier aurait dit la vérité, « destituer le sieur Dupleix de son emploi et lui faire la
- ↑ En même temps que Dupleix, le St-Joseph ramena Tribert de Tréville, directeur du comptoir de Canton, et deux employés, Renault et Duvelaër. Renault est le même employé sous l’administration duquel Chandernagor fut rendu aux Anglais en 1757, et Duvelaër, devenu plus tard directeur des ventes à Lorient, prit une part importante aux négociations qui eurent lieu avec les Anglais en 1754, à propos de la politique suivie par Dupleix dans l’Inde.