Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retenue de ce qu’il a gagné sur le commis pour le lui remettre. » Après quoi, la Compagnie, plus particulièrement instruite, se réservait de rendre justice à qui elle serait due[1].

Le gouverneur n’était plus Beauvollier de Courchant. remplacé sur sa demande, mais Lenoir, le même que la Compagnie avait révoqué trois ans auparavant. Les victimes de la Compagnie d’Ostende se portaient bien : en même temps que Lenoir fut nommé gouverneur à Pondichéry, Dumas fut nommé gouverneur de l’île Bourbon.

Lenoir était revenu à Pondichéry le 21 août 1726 et avait ramené avec lui Delorme comme second de la colonie.

Lenoir fut-il impressionné par l’opinion de la Compagnie qui, sur la simple lecture de la lettre de Lhuillier, avait qualifié de faux l’exposé de Dupleix ? céda-t-il à d’autres préoccupations ? On ne sait. Quoi qu’il en soit, sans demander à personne la moindre explication et sans provoquer d’enquête, il s’en tint aux conclusions de la Compagnie qui étaient de destituer Dupleix et, par délibération du 3 décembre 1727, le Conseil le pria de se retirer et de prendre passage sur un des vaisseaux qui devaient partir pour la France le mois suivant.

Il ne semble pas que Dupleix ait protesté avec éclat contre cette mesure, qu’il appréciait ainsi douze ans plus tard (7 janvier 1739) dans une lettre à d’Hardancourt, l’un des directeurs de la Compagnie : « Mon service avait été interrompu, mais vous n’ignorez pas sur quel fondement et jamais prétexte ne fut si mal trouvé. » Il avait eu certainement tort de profiter des embarras financiers

  1. B. N. 9357. Lettre du 2 février 1727.