Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/103

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Dès qu’il sut que Bussy était disposé à retourner dans le Décan, le premier soin de Dupleix fut de le remercier de son dévouement et le second de lui donner des instructions ; il fallait notamment empêcher Balagirao d’attaquer le Maïssour devenu enfin notre allié, l’obliger à rendre à Salabet j. neuf forteresses qu’il détenait indûment depuis le dernier traité de paix, surveiller de très près Romi khan, dont l’attitude ressemblait à de la trahison, renvoyer enfin à Pondichéry les officiers mécontents, agités ou incapables, jusques et y compris Goupil et Mainville, dont le premier ne comprenait les affaires qu’autour d’une table de jeu.

Bussy savait, avant de quitter Mazulipatam, que, pour assurer leur solde, nos troupes étaient employées à recouvrer l’impôt des provinces et il vit en effet, après avoir passé les Ghates à Bezoara, une centaine de nos cipayes occupés à cette opération, tandis que nos autres soldats, blancs ou noirs, étaient pour le même motif dispersés à travers le pays. Mais il ignorait encore la séparation de nos forces. Lorsqu’il la connut, il ne parvint pas à se l’expliquer et, pour accroître sa confusion, il reçut de Romi khan une lettre où on lui disait de ne pas revenir à Haïderabad, où sa popularité était perdue. Désabusé, il se demanda ce qu’il était venu faire dans cette galère et songea très sérieusement à revenir sur ses pas, en rappelant toutes nos troupes de l’intérieur. Dupleix, à

    première : nécessité fait loi ; quand on n’a pas deux partis sous les yeux, on n’a pas à opter ; — et à la seconde : au lieu d’emprunter, il vaut mieux tirer des lettres de change sur la Compagnie et sur Mazulipatam. Ne pas lever de contributions, sauf sur les paliagars qui entassent des richesses aux dépens des voyageurs, du peuple et même du soubab. Payer tout ce qu’on prendra.

    « J’ai satisfait à ce que vous me demandez, mais soutenez-vous qu’un conseil n’est qu’un conseil et que celui qui le donne ne s’engage à rien. » (B. N. 9158. p. 89-90).