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Compagnie… que vous devez regarder comme un bonheur la forte paye que vous avez et que vous ne devez pas songer absolument à aucune gratification qu’autant que les circonstances le permettent et qu’elle sera accordée librement par celui qui aura le droit de l’accorder. Ce sont les intentions du roi, de la Compagnie et les miennes. Ceux qui ne s’y conformeront point sont dans le cas d’être traités comme rebelles. » (A. V. 3754.Circulaire du 14 juillet 1753).

C’était tout un assainissement moral et financier à opérer ; on ne sait lequel importait le plus. Dupleix prescrivait encore de réduire la solde des cipayes, en attendant qu’on réduisit celle des blancs eux-mêmes. Quant aux officiers, comme il convenait qu’ils parussent toujours avec une certaine décence, on ne devait pas toucher à leur situation. Les premiers soldats qui seraient envoyés de Pondichéry partiraient avec un prêt ramené à 20 rs., celui des sergents et caporaux à proportion.

Bussy passa les premières semaines de son séjour à Haïderabad à se rendre compte du nouvel état des affaires. À l’intérieur il se produisit un événement d’une certaine gravité. Sous prétexte que les frères du soubab et particulièrement Nizam Ali avaient pour lui peu d’attachement et pouvaient en s’entendant avec les Marates le précipiter du trône, Lasker kh. les fit interner à Daulatabad dans la seconde quinzaine de juillet. Comme cet acte fut peu populaire, le ministre laissa entendre qu’il ne l’avait pris qu’à la demande des Français, de façon que la population nous détestât un peu plus. Bussy, trop loin d’Aurengabad pour agir d’une façon quelconque, parut se désintéresser complètement du sort des princes.

Jetant les yeux sur la situation extérieure, il ne tarda pas à démêler que les intrigues anglaises avaient joué un grand rôle depuis son départ et que Lasker kh. et même