Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/117

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Bussy ferait de ces provinces une couleur de zèle pour les intérêts du soubab.

Ici, Bussy entrait dans des détails que nous verrons un peu plus loin, lorsque nous traiterons à part et en détail les affaires propres à la côte, restées jusque-là à peu près indépendantes de celles de l’intérieur. Puis il reprenait en disant qu’il avait exposé ce projet à Mohamed Oussen qui avait paru l’approuver ; mais il savait que le soubab et ses ministres seraient peu disposés à le soutenir, puisqu’ils songeaient à nous retirer les domaines que nous possédions déjà. Cette perspective n’effrayait nullement Bussy : que Dupleix l’autorisât seulement à emprunter, il partirait pour Aurengabad, joindrait le soubab et terminerait l’affaire. S’il voyait que le pouvoir de Salabet j. fut très ébranlé, plutôt que de se laisser entraîner dans sa chute, il ferait alliance avec Balagirao, à condition que celui-ci s’engageât à travailler par intrigues secrètes ou même par menaces de rupture à faire éloigner de la cour du soubab tous les seigneurs qui nous étaient opposés, notamment le premier ministre, et qu’il mit Bussy en possession de toute l’autorité ; on la partagerait ensuite en commun. C’était le seul moyen de soutenir encore Salabet j. dans le poste qu’il occupait, bien qu’il ne le méritât plus ; mais Bussy ne pouvait cependant détruire son ouvrage, à moins que toutes les ressources ne fussent épuisées.

Si ces intrigues secrètes ne réussissaient pas, Bussy, de concert avec Balagirao, tournerait toutes ses forces contre le soubab, sans cependant lui faire une guerre ouverte. Tandis que Balagirao l’attaquerait du côté d’Aurengabad, Bussy ferait mine de s’emparer de Golconde, en attendant qu’il fut en état d’entreprendre une expédition qui aurait pour objet les circars eux-mêmes. Il y établirait un naëb ou lieutenant et unirait ces provinces à celle de Mazulipatam sous les ordres de Moracin. Cette expédition ne lui coûterait que la peine de l’entreprendre ; tout céderait à son approche. Salabet j. ne manquerait pas de