Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/136

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ment de nommer et qui devait elle aussi tomber entre nos mains en novembre 1752, s’étendait assez loin dans l’intérieur du pays jusque dans les dépendances de Cudappa et se terminait au sud et au sud-ouest par la province peu connue de Viniconda et le pays du raja d’Ongol, avec qui nous devions un jour avoir maille à partir. De ce côté les frontières étaient largement ouvertes et une attaque pouvait aisément s’y produire si les habitants s’entendaient avec les maîtres d’Arcate. Le chef-lieu de la province de Condavir était Gontour.

Nous étions à peine en possession de ce territoire déjà si étendu que, par lettre du 26 mars, Dupleix suggérait à Friell l’idée de l’accroître non pas de la possession effective mais du simple fermage des terres de Rajamandry, Ellore et Moustafanagar, qui auraient porté sinon notre domination, du moins notre influence jusqu’au Godavery et même au delà. Ces terres étaient actuellement entre les mains de Néamet Oulla kh. qui avait travaillé à nous expulser de Mazulipatam et d’Yanaon l’année précédente ; ce serait un acte de justice et de précaution de se débarrasser de lui. Dupleix recommandait à Friell de se faire aider dans cette tâche par le faussedar de Mazulipatam, Calender kh. 9, notre ami. Le projet n’eut actuellement aucune suite, mais il contenait en germe celui qui moins de deux ans plus tard devait être repris sur d’autres bases à Haïderabad, au moment du départ de Bussy et aboutit à la fin de 1753 à la fameuse cession des quatre circars. Comme ces provinces ne devaient pas tarder à devenir françaises, donnons-en, pour compléter par avance le tableau de nos possessions de la côte, une description sommaire.

La province de Moustafanagar, la plus méridionale, s’appuyait au sud sur la Quichena, remontait jusqu’au-dessus de Bezoara ou Bezwada, et même jusque vis-à-vis