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du fort de Chintepelly. Bezoara pouvait en être considéré comme le chef-lieu. C’était une ville ancienne située au pied de collines abruptes laissant entre elles et la Quichena un défilé très étroit, qu’un tout petit poste pouvait suffire à défendre. Bezoara était à 15 lieues de Mazulipatam ; de Bezoara en allant à Ellore dans la direction du nord-est, il y avait de 15 à 18 lieues, comme il y en avait 20 de cet endroit à Rajamandry en suivant toujours la même direction. Chacune d’elles avait par conséquent un diamètre de 15 à 18 lieues. Tout ce pays s’appuyait à l’ouest sur la chaine des Ghates qui offrait parfois des passages difficiles, extrêmement aisés à garder et tombait brusquement en des plaines dépassant de peu le niveau des fleuves qui les arrosaient. Le Godavery, qui baignait Rajamandry sur sa rive gauche, se jetait dans la mer par sept bras qui commençaient à se détacher les uns des autres à Yanaon et formaient un grand nombre d’îlots séparés parfois de la terre ferme par une distance de quelques mètres seulement ; les plus importants étaient et sont encore ceux d’Isquitipa, dépendant d’Yanaon, de Coringuy et de Bandermoulanka. La province de Chicacol qui s’étendait au delà du Godavery le long de la mer, était plus allongée mais plus étroite que les précédentes ; c’est là que se trouvaient la loge anglaise de Vizagapatam et le petit port de Mafousbender, qui desservait par une petite rivière la ville de Chicacole située à une lieue et demie dans l’intérieur des terres. Tout le pays compris entre Rajamandry et Chicacole était rempli de manufactures prospères, qui fabriquaient des toiles propres aux chargements des vaisseaux d’Europe ; c’est ce qui donnait aux loges anglaise et française d’Ingeram et d’Yanaon, voisines l’une de l’autre, leur importance particulière.

L’occupation effective des provinces de Mazulipatam et