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devait troubler la tranquillité de cette côte. Ce fut dans le même temps (septembre 1751) que nous perdîmes Arcate. Peu importante en elle-même, cette perte nous mettait désormais hors d’état d’envoyer directement des renforts dans le Décan et Mazulipatam devint de plus en plus le lieu où s’assemblèrent les renforts que nous envoyâmes à Haïderabad.

L’année 1752 ne fut pas marquée par de grands événements. Nos établissements vivaient d’une vie normale, sans crainte du dehors, sans agitation au dedans. Le district de Bezoara fut distrait au mois d’avril de la province de Moustafanagar pour être rattaché au paragana de Devracotta, dépendant de Mazulipatam et en novembre nous obtînmes non la possession mais le fermage de la province de Condavir qui nous fut cédé à la suite de nouveaux services rendus à Salabet j. au moment de l’attaque de son frère Gaziuddin. Moutrou kh., qui en était le fermier, s’en dessaisit de bonne grâce (13 décembre), non sans avoir au préalable enlevé tous les revenus de l’année écoulée. Jaffer Ali se maintint à Rajamandry et à Chicacol et il fut un instant question de lui donner la nababie d’Arcate après la mort de Chanda S. ; on avait eu auparavant la même pensée pour Néamet Oulla kh. Notons encore que Dupleix n’avait pas renoncé à tout espoir d’obtenir des rescriptions sur les provinces de Moustafanagar, Ellore et Rajamandry pour assurer la subsistance de nos troupes. Au moment où notre situation paraissait assez critique à Haïderabad par suite de l’attaque de Gaziuddin, Dupleix invita Bussy (21 octobre) à s’occuper de la question et, pour le déterminer à agir, il lui tint ce singulier raisonnement : si Salabet j. doit perdre tout son royaume, que lui importe de nous céder des droits sur des provinces qui ne lui appartiendront plus demain ; s’il