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avec des hommes pour la soutenir, à condition toutefois qu’il considérât l’opération comme sure. Arrivé aux bords de la Gondegamma, il écrivit au raja qu’il n’était venu que dans l’intention d’arranger les affaires. L’homme à qui fut confiée la lettre, revint le 22 juin en disant que le raja était mieux armé qu’on ne le pensait ; peut-être avait-il avec lui 10.000 hommes ; en tout cas, il fallait s’attendre à une action sérieuse.

Le lendemain, de Caix vint camper à l’aidée de Caravady, à une cosse et demie d’Ongol et il s’y croyait en sûreté, lorsque tout d’un coup, à midi, il fut attaqué par l’ennemi de tous les côtés à la fois. Un instant de Caix se crut perdu ; nos troupes furent obligées de se replier et de se concentrer, mais une contre-attaque de nos cipayes, bien dirigée, arriva à contenir les assaillants puis à les faire reculer. L’affaire terminée, de Caix comptait rester dans son camp, mais sa troupe était si abattue, si découragée, si rebutée qu’elle décampa pendant la nuit. Rien ne troublait sa retraite, lorsqu’elle fut prise d’une panique et se mit à fuir en abandonnant ses canons et ses munitions qui tombèrent aux mains de l’ennemi. Cette action nous coûta 2 blancs tués sur place, 14 blessés, 2 cipayes tués et 12 blessés — en tout 30 hommes hors de combat. De Caix se retira à Nizampatnam.

Cet échec qui resta impuni accrut la fierté du raja, dont le voisinage devint de plus en plus incommode ; mais nous n’avions pas assez de monde pour disperser nos forces de tous les côtés et de plus graves soucis nous attendaient dans le nord de nos possessions.


La rivalité de Jaffer Ali et de Viziam Raja s’accentuait tous les jours et dans l’incertitude des événements nous ne savions comment orienter notre politique : aucun de