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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/168

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qui était déjà gouverneur de Mazulipatam, ne voulut soit commander en maître soit exercer une autorité trop indépendante. Or si Bussy consentait à être le subordonné de Dupleix, il ne voulait être sous les ordres d’aucun autre. Aussi, pour éviter tout conflit d’attributions, demanda-t-il expressément à Dupleix de le nommer gouverneur ou commandant général de nos nouvelles provinces par un acte régulier. Cela n’indiquait pas qu’il entendit se passer du concours de Moracin ou lui imposer une sujétion humiliante ; non, il acceptait parfaitement que, tant qu’il serait lui-même à Aurengabad ou bien lorsqu’il viendrait à Pondichéry, Moracin tint sa place et exerçât le pouvoir avec une grande liberté d’allure, mais, même alors, Bussy estimait nécessaire au succède sa politique qu’il continuât de paraître aux yeux de tous le maître de la situation.

Intervenait enfin une raison de sentiment beaucoup plus discrète. Il n’avait pas renoncé à épouser Chonchon, et nous apprenons par une de ses lettres que si ce mariage devait avoir lieu et si on lui donnait le titre qu’il demandait, il ne quitterait l’Inde qu’avec Dupleix. Le lien familial qui les unirait accroîtrait encore son prestige et son influence auprès du soubab.

Dupleix trouva fort convenable que Bussy eut préféré des provinces à de l’argent au lendemain de son retour à Aurengabad. C’était pour lui une grande gloire et pour l’État un immense avantage. « Je ferai tous mes efforts pour que l’on en soit persuadé, mais ajoutait-il avec une certaine tristesse, je n’aurai pas moins de peine à réussir que pour tout ce que nous avons déjà acquis. » Il doutait que la Compagnie fut sensible à l’acquisition de ces nouvelles concessions.

Malgré toute la joie qu’il ressentait de ce succès,