de nos nouvelles provinces et se charger ensuite de leur administration, sans que Bussy fut obligé de se déranger : Moracin se conformerait aux indications qui lui seraient envoyées du Décan.
Mis directement en cause, Bussy répliqua avec beaucoup de vivacité, et non seulement il défendit son œuvre, mais il revendiqua encore le droit de diriger seul la politique du Décan comme il l’entendrait. Dupleix ne lui avait-il pas donné carte blanche ! il entendait en user. Mais nous préférons sur ce point essentiel comme sur quelques autres lui laisser la parole ; ses déclarations valent mieux que tout commentaire. (Lettre du 11-22 avril) :
En préparant la cession des circars, « je me suis appuyé sur la connaissance pratique que je puis dire avoir seul, parce que je suis le seul qui en ait fait une étude et qui y ait donné une application constante pendant près de quatre ans. Toutes les conjectures ne prévaudront point contre les faits… »
Bussy entreprenait ensuite de justifier sa politique. Salabet j. aujourd’hui soubab, pourrait cesser de l’être demain. « Ce n’est donc pas à lui personnellement que nous devons nous attacher, mais à celui qui se trouvera le maître du pays, n’eût-il d’autre titre que celui qui vient du bizarre caprice de la fortune. Le vrai moyen de tout perdre c’est de suivre le faux système de s’attacher précisément à la personne de Salabet j. … » Ce principe incontestable une fois établi et reconnu, c’est une chimère de vouloir prétendre soutenir Salabet j. envers et contre tous et une espèce de folie de vouloir s’opposer seuls au torrent de la révolution. Or cette révolution se préparait, il n’y avait d’incertain que le temps ; les firmans de l’empereur ne l’empêcheraient pas. Malgré ces firmans l’empereur peut parfaitement nommer un autre soubab. Le jour où cette révolution éclatera,