Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Viziam Raja ne put ou ne voulut pas tenir l’engagement qu’il avait pris de nous payer trois laks à la fin de mai. Moracin qui comptait sur cet argent pour en envoyer une partie à Bussy et acheter des toiles avec le reste se trouva dans l’obligation de ne pouvoir satisfaire le premier et de porter un certain préjudice au commerce de la Compagnie.

Le danger marate avait été facilement dissipé et l’attaque de Janogy comme sa défaite ne sont pas des faits militaires de grande importance. Un inconvénient plus réel de ces sortes de raids était de paralyser les affaires et d’empêcher la rentrée des revenus. L’état politique en était rarement modifié. Moracin ne sembla pas dans la circonstance avoir agi tout à fait selon les vues de Bussy. En confiant le commandement à Ibrahim, celui-ci avait évidemment voulu donner à cet Indien un témoignage de confiance, en même temps qu’il comptait le cas échéant sur ses qualités militaires. Moracin n’eut pas d’abord d’autres sentiments, puisqu’il donna presque aussitôt à Ibrahim les fermes vacantes d’Ellore et de Moustafanagar ; malheureusement il avait auprès de lui un certain Mirza Ismail Beck, en qui il avait toute confiance et un interprète du nom de Reddy, qui avaient tous deux partie liée avec Assenalybeck, fermier de Condavir. Ce dernier était peut-être plus qualifié qu’Ibrahim pour exercer l’emploi, mais à tort ou à raison l’autre le tenait actuellement. Une simple intrigue suffit pour le renverser. À peine avait-il pris possession de sa charge (16 avril) qu’elle lui fut retirée et donnée à Assenalybeck. Son autorité militaire tomba du même coup et lorsqu’il fit appel aux zemidars pour lui prêter leur concours, chacun se récusa. L’affront fut sensible à Bussy, qui s’en plaignit à Moracin, mais respecta néanmoins sa décision ; il ne lui convenait pas de