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provinces et celles du nabab comme vous le jugerez à propos ; je me repose entièrement sur vous comme je l’ai toujours fait et surtout depuis votre retour à Haïderabad. Je sens comme vous qu’en protégeant la famille de Nizam, il ne faut pas lui rendre sa première splendeur, mais la tenir toujours dans une certaine dépendance… »

Il n’en fallut pas davantage pour faire oublier à Bussy toutes ses rancœurs et pour la première fois depuis de longs mois il écrivit à Dupleix une lettre où, tout en s’excusant des vivacités des précédentes, il laissait son cœur s’épancher en toute franchise et toute cordialité.

« Je vous prie, disait-il, de prendre tout ce que je vous ai écrit et tout ce que je pourrai vous écrire comme d’un enfant qui vous aime tendrement, qui n’a cœur que votre honneur et votre gloire et qui est prêt à sacrifier tout pour l’un et pour l’autre. Je vous prie donc de pardonner à ce fils si dans quelques-unes de ses lettres il lui est échappé quelques termes qui aient pu vous faire de la peine. Ne les attribuez, je vous en conjure, qu’au chagrin et à la triste situation où je me suis trouvé pendant quelque temps. Oubliez donc encore une fois ce qui peut s’y être trouvé de trop. Je sens la force des raisons que vous me présentez. Je m’y livre de tout mon cœur et pour vous et pour moi et soyez assuré que je suis prêt à tout faire sans restriction pour le présent et pour l’avenir. Marquez-moi à peu près de quelle façon il faut écrire à M. le Directeur (Godeheu). »

On peut croire que dans une lettre qui n’a pas été conservée, Dupleix ou sa femme parlaient du futur mariage de Bussy et de Chonchon et que la date, quoiqu’encore différée, en avait cependant été fixée à l’échéance d’un événement que nous ne pouvons déterminer ; autrement que signifierait cette fin de lettre de Bussy :

« Je suis content ; vous venez de fixer le temps de mon bon-