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s’entretenaient : révolution de Delhi, expédition contre le Maïssour, etc. Quelques termes de cette correspondance revêtent aujourd’hui un caractère d’amère ironie : celui-ci par exemple dans une lettre du 13 juillet :

« Vous me rendrez justice en vous persuadant que vous avez toute ma confiance. Je ne puis la mettre mieux et pour tout ce que vous me dites de gracieux pour ce qui me regarde je n’ai que des remercîments à vous présenter et un dévouement entier et sans bornes. »

Enfin, le 4 août, dans une lettre d’un caractère plus officiel et plus froid, Dupleix annonçait en ces termes à Bussy l’arrivée de Godeheu :

« Le deux de ce mois, M. Godeheu, commissaire du roi et de la Compagnie, commissaire général de tous les établissements français en Asie et en Afrique, s’est débarqué jouissant de la meilleure santé. Je l’ai reçu avec le respect dû à son caractère et comme un ami que j’ai revu avec plaisir. C’est avec lui que vous correspondrez dorénavant sur toutes les affaires de votre dépendance et suivant les ordres qu’il vous donnera. Je ne doute pas qu’il ne prévienne le nabab Salabet j. de son arrivée et que celui-ci ne lui réponde comme il le doit à une personne chargée des ordres de notre monarque. Quant à vous je ne peux trop vous exhorter à continuer ce zèle qui vous a servi à mettre l’honneur du roi et de la nation sur le plus haut pied et à procurer à la Compagnie les plus grands avantages. »


La suite des affaires du Décan appartient à une autre histoire, plus longue et non moins glorieuse que la première. En tracer même une simple esquisse serait sortir du cadre de ce travail. Qu’il suffise de dire que, malgré l’arrivée de Godeheu, rien ne fut changé à la politique et que les affaires suivirent leur cours normal au milieu des mêmes écueils, toujours évités, jusqu’au jour où Lally--