Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

politique de Dupleix sont donc nettement posées ; la consécration du verbe viendra plus tard.

On remarquera que dans ses lettres tant à la Compagnie qu’au ministre Dupleix donne l’assurance qu’il fera face à toutes ses dépenses avec les seuls revenus du pays ; il ne leur demande en retour qu’un renfort d’officiers et de soldats pour mettre nos affaires sur un pied solide. Le problème se posait donc pour la Compagnie de la façon suivante : pour réaliser la politique de Dupleix, il n’est pas nécessaire d’envoyer des fonds dans l’Inde, où l’on n’en demande pas ; il suffit d’envoyer des hommes, encore ne coûteront-ils rien.

La perspective était séduisante et Dupleix eut gagné sa cause si la Compagnie, dérogeant à ses traditions, avait approuvé les premières opérations engagées sans son assentiment et consenti à courir les risques de l’avenir. Mais on sait déjà qu’il n’en fut rien, et que loin d’encourager Dupleix dans ses grands projets, elle lui donna au contraire l’ordre plusieurs fois répété de conclure la paix et de faire cesser les troubles de l’Inde.

Il n’est pas sûr que la Compagnie crût absolument en ces ressources nouvelles qui lui arrivaient avec magnificence ; elle savait fort bien que, si l’état de guerre continuait, les contributions ne rentreraient pas ou rentreraient mal et que c’était elle qui en fin de compte risquait de supporter le poids des hostilités. Dupleix ne lui avait-il pas écrit le 3 octobre que depuis la prise de Mazulipatam c’était elle qui fournissait à toutes les dépenses de la guerre, à charge de remboursement par les princes indiens (B. N. 9356, p. 53-70).

Dupleix continua néanmoins quelque temps encore à représenter à la Compagnie qu’aucune dépense de guerre ne se ferait pour son compte et c’est encore l’assurance