Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voyons d’abord celles qu’il adressa aux autorités dont il dépendait.

Celle aux directeurs est extrêmement longue, puisqu’elle ne contient pas moins de 28 feuillets (A. Vers. E. 3749, f° 57-84). Elle répondait à sept lettres de la Compagnie allant du 22 avril 1751 au 1er janvier 1752, c’est-à-dire correspondant à une époque où celle-ci vivait encore sur la certitude des succès et l’espoir d’une paix prochaine.

Tout en se plaignant de n’être pas assez secondé, Dupleix déclarait vouloir rester dans l’Inde pour continuer son œuvre. Afin de s’assurer la jouissance des revenus concédés, il lui fallait encore 2000 hommes. Il défendait au surplus l’ensemble de son œuvre qui n’avait d’autre but que la gloire du roi, mais il la défendait avec une sorte d’indifférence, comme si personne ne la menaçait. Sa lettre est l’exposé ordinaire des affaires courantes de la colonie et touche aux questions les plus diverses, sans préoccupation exclusive pour celles du Carnatic.

Dans une lettre beaucoup plus courte, du 15 mars, il écrit aux mêmes directeurs que les affaires avec les Anglais prennent une meilleure tournure ; il espère annoncer bientôt que tout s’est terminé à notre avantage. (A. V. 3749, f° 93).

Et cependant il est toujours arrêté devant Trivady et Trichinopoly résiste victorieusement au Maïssour. Depuis le 1er janvier, Anglais et Français restent sur leurs positions respectives. Rien ne justifiait un pareil optimisme : Trivady ne succomba que le 7 mai et sa chute n’eut aucune action sur la suite des événements.

Ses lettres à Machault et à Silhouette n’ont aucun caractère particulier ; au premier il adresse un long rapport de Moracin et des lettres de Bussy, justifiant son action