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Comme ces deux envoyés étaient également recommandés à de très hauts personnages du royaume, et qu’ils étaient auprès d’eux porteurs des mêmes instructions, on peut affirmer sans hésitation que Dupleix comptait beaucoup plus sur leur action directe que sur l’effet de sa propre correspondance. C’était en somme leur voyage qui dans la pensée de Dupleix devait décider de l’avenir de ses projets. Voyons comment ils s’acquittèrent de leur mission.


§ 2. — La mission d’Auteuil et les mémoires d’Amat.

Partis de Pondichéry au mois de novembre 1752, ils étaient encore à l’Île de France le 16 janvier suivant. Amat travaillait à trois mémoires en faveur de Dupleix, espérant ainsi prouver à la Compagnie qu’il était bon à tout autre chose qu’à copier un livre ou tenir des comptes dans un bureau. Ses appréciations sur les conseillers de l’Île, quoiqu’étrangères à notre sujet, sont trop curieuses pour que nous ne les reproduisions pas :

« Les conseillers de ce pays, écrivait-il à Dupleix, sont de gros seigneurs ; ils commandent chacun en particulier aux habitants, à la troupe, enfin à tout ; quant aux affaires, je pense qu’ils n’en ont d’autres que celle d’être remplis d’eux-mêmes toute la journée. » (B. N. 9152, p. 66-71).

Enfin le Bristol, qui les ramenait en France, mit à la voile le 22 janvier[1] ; il arriva à Lorient le 15 juin ; et le 18, d’Auteuil et Amat étaient à Paris. Ils furent l’un et

  1. Le gouverneur David, que venait remplacer Lozier-Bouvet, s’embarqua sur le Centaure, le 10 février.