Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/235

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l’effet que l’on attendait et l’on est encore obligé d’avoir recours à d’autres moyens qui ne seront pas plus efficaces, parce que les dépenses de l’Inde, de Lorient et de Paris absorbent toujours la plus forte partie des bénéfices, de sorte qu’avec le dividende qu’on voudrait bien pouvoir augmenter non pour un plus grand bien, mais pour jeter de la poudre aux yeux, on fait tout ce qu’il faut pour faire tomber plutôt le capital de l’action. C’est pour ne point tomber dans cet inconvénient que je n’ai rien épargné pour parvenir à couvrir les dépenses de l’Inde et même d’Europe en faisant obtenir à la Compagnie un revenu de plus de six millions dans ces parties qui jusqu’à présent ne lui coûtent pas un sol, puisque les premières dépenses ont déjà été remboursées et que celles faites depuis qui sont bien modiques le seront incessamment sans toucher à ses revenus. Pour la conservation de tout cela, je demande 2500 hommes de plus que ce que nous avons. Vous m’avouerez que toute guerre qui sera toujours dans ce goût enrichira toujours toutes les compagnies de quelque espèce qu’elles soient. Ce ne sont donc que de faux raisonnements que l’on présente et que bien des gens ne peuvent se persuader que j’ai fait de tels miracles, qui à la vérité auront toujours lieu d’étonner ceux qui ne seront parfaitement informés… » Dupleix a donc « trouvé le moyen d’assurer le dividende et par conséquent le repos des familles qui y mettent leurs espérances et vivent de ce revenu. Si ce point était bien présenté dans tout le vrai aux actionnaires, je recevrais autant de bénédictions de leur part qu’ils m’en ont donné pour la conservation de Pondichéry. » (B. N. 9151, p. 34-36).

Au ton de cette lettre il est aisé de voir qu’elle était moins destinée à persuader Savalette, déjà convaincu, qu’à tâcher par son intermédiaire de porter la foi dans des consciences plus inquiètes. Les pièces que lui montreraient d’Auteuil et Amat et qu’il pourrait faire voir à son tour devaient seconder cette œuvre de propagande.