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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/238

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sion fonctionnait déjà à Londres avec Duvelaër pour trouver avec la Compagnie d’Angleterre les bases d’un accommodement. Les ministres et la Compagnie ne refusèrent point d’entendre les raisons que d’Auteuil et Amat étaient chargés de leur développer au nom de Dupleix, mais ce fut avec la plus grande méfiance qu’ils lurent les deux mémoires qui leur furent présentés, l’un le 30 juin et l’autre le 14 juillet.

Le premier mémoire est ainsi libellé :

« Mémoire présenté à la Compagnie le 30 juin 1753, tendant à faire voir à la Compagnie l’agrandissement de ses établissements, leur revenu, l’augmentation de son commerce et l’intérêt qu’elle a à soutenir ses conquêtes en mettant des forces auprès du seigneur Salabet j. souba du Décan, dont elle tient toutes les possessions qu’elle a actuellement dans l’Inde, possessions qui lui ont été confirmées par les firmans de l’empereur Mogol. »

Avant d’entrer dans le détail des établissements et des revenus de la Compagnie, Amat, véritable auteur du mémoire, donne une idée générale de la soubedarie du Décan et de la province d’Arcate, en faisant observer que cette province n’a pas d’existence politique propre en dehors de la soubedarie du Décan. La preuve en est que lorsque le gouverneur Dumas obtint la frappe des monnaies à Pondichéry, c’est le soubab du Décan qui lui en accorda le firman.

Au moment où Dupleix prit le gouvernement, la Compagnie était gênée par :

les présents immenses qu’elle était obligée de faire au nabab d’Arcate et autres gouverneurs ;

les droits que ces nababs ou gouverneurs tiraient des marchands qui fournissaient les toiles dont la Compagnie formait ses cargaisons ;