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Compagnie ne faisait à la côte Coromandel que deux chargements de 800.000 francs chacun ; elle peut aujourd’hui en faire dix, dont huit de toiles de la côte Coromandel, une de poivre de Mahé, une de café de Moka, et davantage si elle le désire. Jadis elle envoyait dans l’Inde pour son commerce 5 millions de francs ; avec les revenus qu’elle tire maintenant du pays, il suffit qu’elle en envoie deux.

c) Nécessité de soutenir Salahet j. — Mais pour conserver ces avantages il est absolument nécessaire de soutenir Salabet j. qui nous les a concédés. Il est d’autant plus indispensable d’agir ainsi que Salabet j. accepte de payer jusqu’à 2.000 hommes pour assurer sa sécurité et celle de ses états. Ces secours non seulement consolideront notre situation dans le Décan, mais ils la fortifieront dans toute l’Inde et notamment auprès du Mogol qui nous a confirmé toutes les concessions de Salabet j. Si la Compagnie ne soutient pas ce prince et n’envoie pas de renforts à M. de Bussy, elle doit s’attendre à voir tomber un édifice dont la ruine sera plus dangereuse que l’élévation n’a procuré d’avantages.

Ces secours ne seraient pas inutiles même et surtout en cas de guerre européenne ; les communications peuvent alors être coupées avec l’Inde, mais qu’importe si nous y avions déjà des troupes suffisantes pour tenir tête aux Anglais. Les revenus que la Compagnie retire de ses domaines l’indemniseraient amplement de toutes les dépenses auxquelles elle pourrait être entraînée. « Notre commerce ne souffrirait que du retardement des vaisseaux ; Salabet j. nous fournirait des fonds pour nos cargaisons ; l’abondance régnerait dans la colonie. »

« Ce mémoire, conclut Amat, ne traitant que des établissements de la Compagnie dans l’Inde, j’aurai l’hon-