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environs de Madras et de Goudelour de différentes aldées, comme Ponnamally, le Grand Mont, St-Thomé, sans autres raisons que leurs convenances. Muzaffer j. demanda à Dupleix des troupes pour reprendre ses terres ; Dupleix les refusa en alléguant qu’il était en paix avec les Anglais. « Vous avez une belle occasion de vous servir du droit de représailles, lui répartit ce seigneur, puisque les Anglais, à la vérité habillés en Maures, le jour de la retraite de M. d’Auteuil [le 5 avril 1750] ont chargé vos troupes jusque dans vos limites. » Dupleix ne bougea pas.

Article 3. — Motifs de la guerre. — Dupleix a-t-il eu tort ou raison de l’entreprendre ? Avantages qu’il a procurés à la Compagnie.

Malgré un traité conclu en 1745 par lequel Anaverdi kh. et Dupleix s’engageaient mutuellement à ne commettre aucun acte d’hostilité l’un contre l’autre, ce nabab investit Madras que nous occupions, retint comme prisonniers avec constantes menaces de mort Gosse et Kerjean envoyés vers lui pour rétablir la paix, fit changer de religion à 12 prisonniers français, porta secours aux Anglais dans notre entreprise sur Goudelour, et leur vint encore en aide au moment du siège de Pondichéry.

Sur ces entrefaites, Nizam oul Moulk étant mort et Nazer j., son fils, s’étant emparé du trône et concilié un parti considérable par ses largesses, le Grand Mogol conféra l’investiture du Décan à Muzaffer j. Celui-ci entreprit de soutenir ses droits en commençant l’attaque du Décan par le sud, c’est-à-dire par le Carnatic. Anaverdi kh. sollicita alors l’appui de Dupleix, en le priant d’oublier le passé et en lui jurant une alliance indissoluble. Dupleix refusa, d’abord parce que Muzaffer j. était l’héritier