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légitime, ensuite parce qu’il n’était pas fâché de pouvoir enfin punir l’homme qui n’avait cessé de combattre la Compagnie dans l’Inde et qu’il espérait « fonder sur les ruines de ce gouverneur l’agrandissement de nos établissements et de nos revenus, deux moyens sûrs pour l’augmentation de notre commerce. » Il promit donc son concours à Muzaffer j., qui nous faisait des propositions avantageuses et lui envoya d’Auteuil avec 400 soldats européens et 1.000 cipayes. Celui-ci se mit en marche le 14 juillet 1749, rejoignit peu de temps après Muzaffer j. et gagna la bataille d’Ambour où Anaverdi kh. fut tué, tandis que son fils Mahamet Ali se retirait à Trichinopoly. Muzaffer j., en récompense, laissa Dupleix maître de disposer à son gré de la province du Carnatic. Dupleix en profita pour augmenter le territoire de la Compagnie aux environs de Pondichéry, de Karikal et de Mazulipatam.

Pour contrecarrer notre influence, les Anglais s’adressèrent à Nazer j. et le décidèrent à envahir le Carnatic. Ils lui envoyèrent en ambassade le major Lawrence avec des présents. Dupleix envoya d’Auteuil contre lui ; mais à la suite de la trahison de quelques-uns des officiers de Muzaffer j. qui étaient de connivence avec ceux de Nazer j., et d’une mutinerie de 13 de nos propres officiers, d’Auteuil dut se retirer à Pondichéry avec ses 900 européens et environ 2.000 cipayes, poursuivis par 60.000 cavaliers et 300 anglais habillés en maures.

Ce fut une retraite de courte durée. D’Auteuil se remit en marche au mois de juin et battit deux fois Mahamet Ali, bien que ce prince eut été secouru par les Anglais et par des renforts de Nazer j. À la suite de la seconde victoire, il s’empara de Gingy, « qui est sans contredit la ville la plus forte de l’Inde. » La goutte l’obligea de ren-