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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/246

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qu’elle ne pouvait se faire que par le rétablissement de Mahamet Ali dans la nababie d’Arcate. Il eut été honteux de souscrire à cette condition. Dupleix « a pensé qu’il était plus sage d’attendre des secours, non pour continuer la guerre, mais pour faire une paix solide et avantageuse qui le laisse jouir tranquillement d’un revenu de 3.578.155 liv. et des privilèges qui lui ont été accordés, revenus dont on peut conclure que la guerre n’a pas été onéreuse et n’a été faite que pour le bien du commerce. »

Article 5. — Raisons qui ont empêché Dupleix de retirer ses troupes d’auprès de Salabet j.

Malgré les ordres reçus, Dupleix n’a pas retiré ses troupes d’auprès de Salabet j. pour deux motifs :

S’il l’eut fait, c’eut été un acte d’ingratitude envers un homme qui avait comblé les Français de bienfaits. Pour se venger, il n’eut pas manqué de rétablir Mahamet Ali dans ses états et ce dernier, ami des Anglais, leur eut cédé les aldées que nous possédions autour de Pondichéry. Quelle eut été alors notre situation ? Les Anglais avaient d’ailleurs si bien compris les avantages qu’ils retireraient d’un abandon par nous de la cause de Salabet j. qu’ils lui avaient proposé un secours de 2.000 hommes. Or, sans la protection de Salabet j., la Compagnie ne peut faire son commerce non seulement avec avantage, mais encore avec tranquillité ; il est donc nécessaire que nous soutenions ce prince.

En second lieu, si nous abandonnions Salabet j., on perdrait Mazulipatam et avec cette ville, chef de la communication du Décan et même de l’empire mogol, on perdrait le commerce des draps, du cuivre, du fer, du plomb, etc., sans compter 1.100.000 liv. de revenus que cette province procure à la France.