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considérables à essuyer et des frais immenses à supporter ; ils prouvent aussi que les bénéfices simples des ventes ne peuvent suffire à couvrir tant d’objets et que tôt ou tard les compagnies les plus opulentes qui n’ont que ce bénéfice absorbent entièrement les capitaux. »

L’ancienne Compagnie des Indes, fondée par Colbert, a succombé parce qu’il lui manquait un revenu fixe et un commerce exclusif, et la société sous-fermière de Saint-Malo n’a pas mieux réussi pour les mêmes motifs.

La nouvelle compagnie fondée en 1719 s’est annoncée d’abord avec éclat et même elle a créé quatre établissements nouveaux : Mahé, Karikal, Yanaon et Patna, mais que valent ces établissements ?

Mahé est mal choisi et coûte cher. On a conclu en 1742 avec certains princes du pays une paix dont les conditions ne peuvent s’exécuter. Le poivre qu’on y achète revient au poids de l’or. Ce comptoir si chargé n’a aucun revenu qui puisse couvrir la plus modique dépense.

Karikal ne vaut pas mieux. Jusqu’en 1750, cet établissement a coûté 1.019.000 rs. et en a rapporté 286.769. Son commerce est nul.

Yanaon a suffi comme modeste comptoir, mais depuis que ses chefs ont eu l’idée d’en faire un établissement considérable par des dépenses superflues, il a perdu tous ses avantages. De 1735 à 1750 il a coûté 400.000 rs.

À Patna, nous ne louons qu’une maison. Le commerce des draps qui viennent d’Europe serait lucratif si les marchandises de retour, quoiqu’achetées à bon compte, n’étaient grevées à la descente du Gange de droits de toutes sortes dans les différentes localités. « Ainsi l’on peut dire de ce comptoir comme de tous les autres qu’il a sa bonne part dans la diminution des bénéfices des ventes en Europe. »

Pondichéry et Chandernagor étaient eux-mêmes dans un