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état lamentable en 1719 et il a fallu pour les relever des dépenses considérables que le commerce ne couvrait pas. En 1732, Chandernagor n’avait encore qu’un revenu de 8.000 rs. et celui de Pondichéry n’a jamais dépassé 25.000 pagodes.

Les comptoirs de Cassimbazar, Balassor, Mazulipatam, Calicut, Surate, Moka et Dacca n’avaient aucune sorte de revenus et étaient au contraire exposés à des avanies fréquentes et à des dépenses inutiles ; ils ne rapportaient à la Compagnie que par le bénéfice des ventes.

Le sort de l’Île de France est lié à celui de l’Inde. Dupleix y a vu partir les premiers colons en 1722. Depuis on y a fait des dépenses considérables, mais sans revenu correspondant. L’île est un ver rongeur, nécessaire pourtant. Les dépenses de Bourbon sont moins grandes, mais les bénéfices sur les cargaisons de café suffisent à peine à payer les frais d’armement.

Le commerce du Sénégal ne doit pas être fructueux pour la Compagnie, puisqu’elle a résolu d’en rétrocéder la plus forte branche.

Le port de Lorient, remis à la Compagnie lui a coûté comme amélioration et comme entretien des frais énormes.

Les dépenses d’administration à Paris ne doivent pas être compensées par les bénéfices des ventes : on doit prendre sur le capital ou faire des emprunts.

Que l’on calcule encore les pertes des vaisseaux, les avaries sur les cargaisons, les retards dans l’arrivée d’un ou deux navires et l’on achèvera de se rendre compte de toutes les causes qui diminuent les bénéfices du commerce maritime.

Dupleix fait suivre ces observations de quelques réflexions sur le commerce de la Compagnie et sur sa situation actuelle.

La concurrence dans l’Inde entre les différentes nations européennes a pour double conséquence l’augmentation des prix d’achat et la diminution de la qualité des produits. L’avantage est à celle qui peut supporter le plus facilement les différences ;