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« achèverait sans doute d’ouvrir les yeux sur l’importance et la nécessité des revenus dans l’Inde. » Aucune compagnie de commerce, disait-il, ne peut se soutenir par le seul bénéfice sur les marchandises, qui ne peut pas être suffisant pour faire face à toutes les dépenses tant des comptoirs que de la manutention en Europe. » (B. N. 9147, p. 271-283).

Choquet, son beau-frère, commissaire de la Marine à Brest, subissait moins l’influence de la famille et cependant il lui écrivait le 24 novembre suivant :

« Vos principes sont si bien prouvés par les faits que l’on peut mesurer la durée des compagnies et perpétuer la nôtre en suivant vos vues. Vous donnez les moyens au ministre de travailler sur un plan exact et non équivoque, même pour se conduire dans les négociations d’Europe… heureux si par vos principes on voulait aussi ouvrir les yeux pour le maintien et le gouvernement de nos colonies d’Amérique… Ce mémoire me met en état de connaître à fond l’objet de la Compagnie relativement aux combinaisons que l’on peut faire sur l’équilibre à observer dans le commerce général et la politique d’état entre les puissances européennes ; mais pour que tout aille bien, il faut que Dieu nous garde d’une terreur panique sur la puissance des Anglais, qui dans le fond serait bien chimérique, puisque si on veut un peut se retourner, nous serons toujours en état de leur faire face partout. Je vois notre état actuel sur la marine et j’entrevois le possible de ce que nous pouvons faire… » (B. N. 9147, p. 120-125).

Saint-Georges, dont l’amitié pour Dupleix n’était pas toujours très clairvoyante entonne le mode lyrique et n’est nullement effrayé par les conséquences possibles de la politique de Dupleix, c’est-à-dire la prolongation de la guerre. Loin de la redouter, il en proclame l’utilité et même la nécessité.

« On a été fort content ici, lui écrit-il le 16 novembre 1754,