Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/267

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paiera les dépenses militaires et pourvoira aux besoins du commerce ; or ce revenu ne peut être réalisé que par l’acquisition ou par la conquête d’un territoire dont l’étendue et les richesses seront assez grandes pour le produire ;

2° Le soubab du Décan, souverain éminent du pays, nous ayant spontanément concédé les terres et les ressources nécessaires pour accomplir ce programme, il y a lieu, autant par reconnaissance que pour asseoir nos droits sur une base légitime incontestable, de soutenir ce soubab, de qui dépendent en réalité notre pouvoir et notre avenir.

3° Les ressources financières tirées de nos nouvelles concessions étant réputées par Dupleix lui-même suffisantes pour faire face aux dépenses prévues, il ne reste à la métropole qu’à fournir les hommes nécessaires pour assurer notre sécurité et pour maintenir notre autorité et surtout celle du soubab, dont la puissance militaire est trop faible pour résister à une attaque de ses voisins et parer à un mécontentement possible de ses propres sujets ;

4° Les Anglais traversent nos projets ; mais leur résistance est illégitime, elle ne peut manquer d’être désapprouvée à Londres. Si dans la lutte engagée avec eux sous le nom de nos alliés respectifs, nous avons essuyé quelques revers, le succès final n’en reste pas moins certain. Bien que la Compagnie ne cesse de recommander de faire la paix, il est impossible de la conclure sous l’impression de ces revers, ce serait trop humiliant ; Dupleix ne déposera les armes que s’il reçoit de France de nouveaux ordres, formels et motivés.