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§ 5. — Quelques opinions particulières : Mémoires de Gilly, d’Espréménil et Roth.

Après avoir fait connaître les arguments que Dupleix fut amené à développer en faveur de sa politique de 1749 à 1753, en les adaptant chaque fois à des circonstances nouvelles, il nous reste à indiquer l’opinion à peu près concordante de quelques personnes de ses relations, dont les unes lui écrivirent à lui-même sans souci de publicité et dont d’autres rédigèrent pour la Compagnie et les ministres des mémoires qui leur furent demandés. Ces opinions ou ces sentiments complètent fort utilement les travaux de défense de Dupleix ; on verra assez tôt les critiques.

D’abord les lettres particulières.

Lettres de Brignon. — En voici deux d’un nommé Brignon, ancien capitaine des navires de l’Inde. Il avait navigué surtout à la côte malabar et dans le golfe persique et, grâce aux facilités que lui avait données Dupleix, avait acquis une assez belle fortune. Retiré à Paris, il y vivait, semble-t-il, dans l’oisiveté et dans l’indépendance et continuait d’entretenir avec le gouverneur une correspondance assez suivie.

Dans une lettre datée de Paris, janvier 1753, il nous apprend que la lettre de Dupleix à Saunders du 16 février 1752 avait produit bon effet à la cour : il est dommage qu’elle n’ait pu être communiquée à plus de personnes, elle eut instruit le public. Il ajoutait :

« Une nouvelle un peu satisfaisante de l’Inde ou la tranquillité rétablie à la côte à quelque prix que ce soit remettront tous