Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/276

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plus d’un chef-lieu dans un pays où elle doit se suffire à elle-même, mais que cet établissement peut être limité, que celui de Nelisseram, quoiqu’important pour le commerce des poivres, pourrait être sacrifié à la conservation de Mazulipatam. »

Du côté de Karikal et de Goudelour, le domaine peut être réduit à certaines bornes.

« Nous croyons enfin que, quoique l’autorité des gouverneurs des deux compagnies doive cesser pendant le séjour limité des deux commissaires, le commissaire de la Compagnie doit s’éclairer sur la conduite du gouverneur de Pondichéry et que, si le zèle, l’intelligence et l’attachement de ce gouverneur pour les intérêts de la Compagnie sont bien prouvés, nul autre ne peut suppléer à son expérience, mais que cette considération doit céder s’il était convaincu d’avoir sacrifié les intérêts de la Compagnie à des vues d’intérêt ou d’ambition personnelle. » (B. N. 9355, p. 288-290.)


Le mémoire de d’Espréménil. — Jacques d’Espréménil était le gendre de Madame Dupleix dont il avait épousé la fille Anne Christine à Pondichéry le 29 juillet 1753. Nommé dès 1741 membre du Conseil supérieur de Pondichéry, il fut chargé du commandement de Madras après la prise de cette ville, en 1746. En toutes circonstances il avait exécuté fidèlement les instructions du gouverneur. Rentré volontairement en France en 1748, après la mort de sa femme, il ne semble pas qu’il ait entretenu des relations suivies avec le mari de sa belle-mère, mais il n’avait nullement abandonné sa cause ; le mémoire justificatif de sa politique qu’il rédigea en 1753 en est une preuve suffisante. Sur quelle inspiration le composa-t-il ? Est-ce proprio motu ou à la demande de la Compagnie ? on ne saurait le dire exactement. L’auteur prend soin de nous avertir au début de son travail qu’il n’écrit que parce que tous les renseignements qu’il