Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/279

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Europe ; mais les revenus de nos possessions payant plus que nos dépenses courantes, la Compagnie, même en y entretenant des forces supérieures, y trouverait encore son compte par l’accroissement de son commerce.

Comme pour la première question, l’annotateur ne paraît pas convaincu par ces arguments et dit notamment que si l’on peut imposer une religion par la force, on n’impose pas le commerce. Il dit encore, à propos des fêtes de Villenour, que si les brahmes sont assez indifférents en matière de culte, nous sommes au contraire très intolérants, — et cette opinion ne manque pas d’originalité.

Troisième question. — D’Espréménii n’avait annoncé que deux questions ; il en traite encore une troisième : on convient qu’il faut garder tout si l’on peut, mais il serait nécessaire de balancer tous ces établissements pour savoir ce qu’il faudra garder de préférence, en cas que l’on ne trouvât pas jour à un accommodement.

À cette question que posent plus ou moins directement tous les mémoires et qui, de l’opinion générale, paraissait devoir se résoudre par une sorte de cote mal taillée, d’Espréménil répond :

Il faut garder Pondichéry et les environs, cela n’est pas douteux ; nos nouvelles acquisitions peuvent suffire à elles seules aux cargaisons de nos vaisseaux : il faut également garder Gingy, c’est une forteresse quasi-imprenable et une excellente couverture du côté de l’ouest ; nous devons aussi garder Bahour, où l’on peut bâtir sur la rivière le Ponéar une bonne forteresse, qui gardera Pondichéry vers le sud. Mazulipatam nous ouvre la porte d’un commerce immense ; si nous ne gardons Divy, les Anglais s’y installeront. Karikal commence à se suffire à lui-même et si on l’abandonne, il