Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/280

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faudra aller chercher à Devicotta ce que cette place peut aujourd’hui nous donner.

Il faut donc tout garder. Si nous ne le faisons, les Indiens croiront que nous avons plus de soldats que d’argent et c’est notre crédit qui en souffrira. Les Anglais en profiteront aussitôt et ce serait une très grande faute que de traiter avec eux sur les affaires présentes de l’Inde. Lorsque cette guerre a commencé, ils ne pensaient pas qu’elle put nous procurer les avantages que nous en avons retirés ; ils croyaient que nous nous y ruinerions et que, la paix faite, il nous faudrait un temps considérable pour nous rétablir. C’est pourquoi ils ont d’abord cherché à augmenter nos embarras par leurs intrigues ; quand ils virent la supériorité de Dupleix et notre commerce consolidé, ils firent venir des troupes d’Europe pour nous faire perdre les avantages que nous venions d’acquérir. Les fonds de leur compagnie furent employés à nous contrecarrer, mais comme ils n’ont aucune possession pour alimenter leur commerce, ce sont eux qui se ruinent et non pas nous qui avons des frais moindres : ces frais étant couverts par les revenus de nos possessions. Malgré la guerre nos navires arrivent à faire des chargements complets. Aurons-nous donc moins de courage que les Anglais pour faire jusqu’au bout les dépenses nécessaires au maintien de notre supériorité ? Leur conduite doit dicter la nôtre.

On rappelle le temps de Lenoir. Mais ce gouverneur fit l’acquisition de Mahé ; il fit l’affaire de Porto-Novo, il s’empara d’un bateau suédois, — toutes opérations dans l’intérêt de notre commerce. Avant lui, François Martin était allé avec 22 hommes tirer vengeance d’une avanie reçue du gouverneur de Villenour.

Gardant tout, il n’y a qu’à continuer la guerre pour