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avons à Karikal étant moins peuplés sont suffisants. À Pondichéry, il est nécessaire qu’avec Bahour, Villenour et Valdaour nous puissions nous étendre jusqu’à Gingy. Les Anglais qui auraient pu se développer du côté de Goudelour ont préféré s’agrandir aux environs de Madras, où ils ont un revenu annuel de plus de 4 à 500.000 liv. de notre monnaie.

Plus au nord, nous avons acquis Mazulipatam, Divy et Nizampatnam. Les Anglais en ont éprouvé de la jalousie. Il faut néanmoins nous y maintenir. Mais, pour éviter avec eux toute discussion, on pourrait rétrocéder aux Maures Mazulipatam et tout le pays au nord de la Krichna, à condition que nous conservions des loges à Mazulipatam et à Narzapour, que nous soyons exemptés de droits de douanes à Mazulipatam, que nous y ayons le privilège de fabriquer la monnaie de cuivre, que nous y obtenions, si possible, la ferme du sel, qu’enfin on rétablisse le comptoir de Vanaon. On pourrait même encore rétrocéder aux Maures l’île de Divy : cet endroit paraît peu intéressant pour le commerce. Ainsi notre voisinage ne gênerait plus les Anglais ni à Narzapour ni à Ingeram. En faisant ces rétrocessions, on devra stipuler que toutes les nations européennes pourront y avoir des loges mais ni souveraineté ni propriété.

Au nord du Godavery nous avions Yanaon et les Anglais y ont Ingeram et Vizagapatam. C’est là que se fabriquent les plus belles toiles fines. Il est nécessaire que nous nous rétablissions à Yanaon avec un territoire augmenté, non considérable il est vrai mais suffisant pour contribuer à la subsistance et à la sûreté de notre comptoir. La compagnie anglaise pourrait de son côté obtenir un léger agrandissement.

Si l’on réalisait ce programme, les deux compagnies