Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/282

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chéry, Mazulipatam et le Bengale, et avait pu rapporter des impressions qui n’avaient pas encore perdu de leur fraîcheur. Dupleix le prisait fort et avait rêvé de faire créer pour lui à Pondichéry une direction générale du commerce. Rentré en France au moment où Godeheu était lui-même en route pour l’Inde, Roth fut presque aussitôt nommé directeur de la Compagnie. C’est sans doute en raison de son expérience qu’on lui demanda et qu’il rédigea dans des considérations assez courtes ses vues personnelles moins sur l’œuvre de Dupleix que sur le meilleur parti à tirer de ses débris.

L’empire mogol, expliquait-il, n’a cessé de décliner depuis la mort d’Aureng-Zeb ; Nizam a porté un coup des plus sensibles à son unité. À la mort de ce dernier, l’autorité s’affaiblit encore dans le Carnatic et le Décan. Dans le Bengale, même épuisement du pouvoir. Le commerce a naturellement supporté les conséquences de cette désagrégation et les Européens se seraient vus réduits à la dernière extrémité s’ils n’avaient pris le parti de substituer leur influence à celle des autorités défaillantes ou impuissantes. C’est ainsi qu’ils ont pu voir refleurir les manufactures à la côte, au lieu d’être les spectateurs oisifs de leur destruction.

Pour atteindre ce but et s’y maintenir, il nous faut donc posséder un territoire étendu, qui aura encore l’avantage de produire les revenus nécessaires pour couvrir ses dépenses et assurer son exploitation. Il serait d’autre part très dangereux de s’étendre outre mesure, car on risquerait de s’aliéner toutes les puissances de l’Inde ; il faut garder un juste milieu.

Les manufactures sont établies le long de la côte Coromandel sur une étendue de 250 lieues de long et 25 à 30 de profondeur. Les établissements que nous