Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes nos forces dans le Décan jusqu’au règlement des contestations.

Sans nous attarder à l’examen de ce mémoire, on a pu remarquer que, sans prendre expressément la défense de la politique de Dupleix, Roth ne la désavouait nulle part et que s’il n’est pas d’avis de tout garder, il conseille néanmoins de ne pas tout sacrifier aux exigences des Anglais ; il prône notamment la consolidation de nos établissements de la côte Coromandel jusqu’à Gingy, avec une ligne au sud qui aurait été déterminée par le Ponéar. Il paraît au contraire abandonner sans trop de regrets Mazulipatam et tout le territoire qui en dépendait. L’expérience et la modération de Roth non moins que l’indépendance de son jugement donnent à ses réflexions un intérêt particulier. Roth devait savoir qu’en ne condamnant pas au moins implicitement la politique de Dupleix, il n’entrait qu’à demi dans les vues de la Compagnie.

On remarquera encore que dans ce mémoire comme dans celui de d’Espréménil et les réflexions de Gilly, il n’est pas question de Trichinopoly. Il semble que d’un commun accord les auteurs se soient entendus pour condamner par prétérition une expédition qui avait donné tant de déboires et qu’au surplus Dupleix lui-même déclarait n’avoir poursuivie que dans l’intérêt de Chanda S., puis du Maïssour et non pour en faire bénéficier directement la Compagnie.


Résumons ces opinions.

On ne pouvait naturellement s’attendre à voir les amis ou admirateurs de Dupleix décrier sa politique ou simplement la critiquer, mais il est remarquable qu’aucun d’eux, sauf peut-être d’Espréménil et d’Héguerty, ne la