Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/307

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avaient obtenu en numéraire ou en jaguirs des revenus considérables, que l’éloignement grossissait encore. Ces nouvelles, connues en France, y créèrent un certain malaise ; on eut mieux aimé que notre politique indoue parut plus désintéressée. Dupleix, il est vrai, n’innovait rien ; pour des services analogues, Dumas, son prédécesseur, avait reçu du nabab du Carnatic la pleine propriété des aldées d’Archivac et de Tondemanatom. Mais que n’avait-on pas dit contre Dumas pour avoir confondu ses intérêts et ceux du gouvernement ? Afin d’empêcher le retour de pareils abus, la Compagnie décida qu’à l’avenir tous les dons de cette nature faits à l’un de ses gouverneurs, lui feraient normalement retour.


Lettre de Silhouette, du 11 octobre 1751. — Silhouette, successeur de Saint-Priest au commissariat de la Compagnie, traduisait au ministre ces impressions fâcheuses dans une lettre du 11 octobre 1751 et il ignorait encore le partage des trésors de Nazer j.

« J’ai pris la liberté, disait-il, avant que de partir de Paris, de vous parler de l’état de l’Inde et de vous supplier même d’y réfléchir sérieusement. Depuis que je suis arrivé ici [la lettre est datée de Lorient], j’ai vu une lettre particulière qui marque que non seulement M. Dupleix a eu une pension de 100.000 rs. mais que Madame Dupleix en a eu une pareille et sa fille d’un premier lit nommée Chonchon une de 50.000. Ce qui fait entre eux 600.000 francs de pension. Voilà, Monseigneur, le fruit d’une guerre très ruineuse et très coûteuse à la Compagnie, à laquelle, en conséquence de cette même guerre, on propose une augmentation des dépenses actuelles et l’on fait simplement envisager des profits futurs et incertains. J’ai l’honneur de vous représenter de nouveau qu’au moyen des pensions que le vice-roi de Golconde paye ou s’est engagé de payer tant à la famille