Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/311

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voir par les dernières lettres, tant du ministre que de la Compagnie, qu’une paix solide et durable était le seul but où vous deviez tendre en écartant avec soin tout ce qui serait capable de la troubler. Tout se réunit donc pour refuser à Muzafer j. les troupes françaises qu’il demande à sa solde et vous ne pouvez manquer de raisons pour adoucir et pour lui faire même approuver ce refus ».


Lettre de Montaran, du 1er février 1752. — Il n’est pas jusqu’à Montaran, l’autre commissaire de la Compagnie, tout dévoué à Dupleix, qui ne lui écrivit dans une lettre du même jour, 1er février 1752 :

« que les avantages que la Compagnie avait remportés ne fermaient point les yeux sur les inconvénients qui étaient résulté des troubles de l’Inde, qu’on voyait avec douleur que deux années de paix n’avaient servi en rien à relever notre commerce à la côte de Coromandel et qu’on craignait que la continuation des troubles ne s’opposât à son rétablissement ; — qu’une paix solide et le rétablissement de ce commerce étaient cependant le vœu général de toute la France ; — que les succès même n’étaient véritablement succès qu’autant qu’ils conduisaient à ces deux objets si désirés. Que répondre à ceux qui prétendent que nous préférons la qualité de conquérants à celle de négociants ? J’ai beau dire que vous êtes éloigné de cette erreur séduisante ; j’ai beau en rapporter pour preuve le traité que vous avez fait avec les Maures après la prise de Madras, et les démarches auxquelles vous vous êtes porté dans toutes les occasions pour pacifier les troubles ; j’ai beau dire qu’on doit être assuré de la paix, quand on n’a plus d’ennemis, on me répond toujours qu’on n’a point de nouvelles certaines de la paix, que le commerce n’est point rétabli, qu’il y a des mécontents dans le pays, que les Marates peuvent s’y joindre et que les nations européennes peuvent les soutenir… Vous ne devez point être étonné de cette façon de penser de la part d’une compagnie commerçante, qui souffre nécessairement