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ler nos troupes du Décan, or c’est le Décan qui nous donnait toutes les satisfactions.


Observations sur les instructions à envoyer à M. Dupleix, milieu de 1752. — C’est dans ces conditions qu’un écrivain resté anonyme rédigea vers le milieu de l’année 1752 une sorte de mémorandum sous le titre d’Observations sur les instructions à envoyer à M. Dupleix. L’auteur, qui était soit un commis de la Compagnie chargé de lui préparer une sorte de rapport sur la situation présente, soit un directeur ou syndic à qui le ministre avait demandé ce travail, est évidemment partagé entre les sentiments contradictoires qui agitaient l’opinion ; il voudrait bien pouvoir approuver sans restriction les conquêtes de Dupleix, cependant il est obligé de faire des réserves : aussi ses observations sont-elles infiniment moins nettes et moins concluantes que celles de Saint-Priest ou de Delaître.

Le document étant un peu long, nous nous bornerons à l’analyser.

Sans approuver ni blâmer ce qui a été fait par le passé, il convient de partir du point où l’on est actuellement pour choisir le meilleur système politique dans l’Inde.

La péninsule en deçà du Gange est agitée depuis longtemps de guerres inutiles presque continuelles et divisée en différents partis qui respectent peu l’autorité du Mogol. Un de ces partis a pris le dessus grâce à l’appui des Français et nous a accordé de nouvelles concessions. Cet agrandissement des Français a occasionné la jalousie des Anglais et des Hollandais qui ont pris parti contre les princes protégés par nous, de telle sorte que nous les avons pour ennemis déclarés ou secrets. D’après les bruits qui viennent de l’Inde, leurs forces unies sont supérieures aux nôtres.

Telle est la situation sur laquelle il s’agit d’opérer en France