Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/317

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même nécessaire qu’elle le sache pour déterminer sa conduite à l’égard des Anglais et des Hollandais.

c) C’est au roi de régler les vues générales qui doivent présider à nos relations avec ces deux nations ; la Compagnie se bornera à exposer les différents points de vue qui excitent le plus leur jalousie. Il y en a trois :

1° « Les traités de commerce exclusifs dans nos pays, les privilèges qui donnent un plus grand cours aux monnaies fabriquées par une nation qu’à celle des autres nations, qui assujettissent ses marchandises à payer de moindres droits d’entrée et de sortie, sont des sources intarissables de haine, de mauvais procédés et même de guerre indirecte entre les nations européennes de l’Inde. » — Ce point de vue est exact, mais les Anglais et les Hollandais n’ont rien à nous reprocher sur cet article ; plus que nous-mêmes ils ont pratiqué autant qu’ils ont pu l’exclusivisme commercial ; leurs réclamations sont sans fondement ; nous pouvons continuer.

2° Les Hollandais se sont plaints des droits que nous avons exigés d’eux à Mazulipatam pour les marchandises venant par la rivière de Narzapour. — Comme ils payaient ces droits au nabab qui nous les a cédés, nous n’avons aucune raison de nous en dessaisir.

3° Les Hollandais se sont encore plaints des règlements de police auxquels nous les avons assujettis dans leur loge de Mazulipatam. — Ils n’en étaient pas exempts au temps des Maures ; quant à nous, auraient-ils donc voulu que nous leur permettions d’avoir dans leur loge tel nombre de soldats et d’y faire tel amas d’armes et de munitions qu’ils jugeraient à propos contre notre propre sécurité ?

Tels sont les principes de convenance et d’équité sur lesquels, s’il plaisait au roi, la Compagnie pourrait donner des instructions à Dupleix quant aux plaintes des nations européennes, sauf dans l’application à agir avec la plus grande modération.