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les pays jusqu’au Quichena par l’empereur même, mais il faut des forces d’Europe… Si je voulais j’aurais dans moins de quinze jours 50.000 cavaliers à mon service » et les meilleures troupes du pays. Celles-ci « ne connaissent que ceux qui paient bien » et voudraient servir sous les Français.

Enfin, en adressant au ministre Machault une sorte de rapport sur les événements auxquels il avait pris part, Bussy s’exprimait en ces termes :

« Rien de plus glorieux et de plus heureux que ce qui se passe dans l’Inde depuis quelques années… M. Dupleix a conduit les choses avec tant de sagesse et de fermeté qu’il mérite les plus grands éloges…

« Je travaille aujourd’hui à affranchir les Français de tous droits dans toute l’étendue de la domination de l’empereur mogol. Comme il est nécessaire ici plus qu’ailleurs d’unir le commerce et la guerre, je mets toute mon attention à ménager l’amitié des seigneurs commandant dans les endroits qui avoisinent nos concessions, afin qu’ils favorisent notre commerce. » (Lettre du 15 septembre 1751. A. C. C2 83, p. 22-23).

Tels étaient les sentiments de Bussy à l’égard de Dupleix et telles étaient aussi ses vues générales sur les affaires du Décan, lorsque s’engagea la partie avec les Marates. Bussy écrivait avec la confiance et la tranquillité d’un homme assuré du succès.


Une revue générale des troupes eut lieu le 14 octobre. L’armée passa la journée dans un jardin près de la ville. Le divan et une vingtaine de seigneurs vinrent la visiter. Nos soldats très proprement habillés avaient fort belle tenue. On leur fit faire l’exercice et le soir il y eut une retraite aux flambeaux : toute la ville vint au devant d’eux. Le divan était enchanté et assurait Bussy que cette revue venait de donner la victoire et des millions au