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§ 5. — Impression produite en janvier-février 1753 par la capitulation de Sriringam.

La lettre que nous venons de citer est du 2 janvier. Moins de huit jours après on apprenait à Paris la nouvelle de la capitulation de Sriringam. La chaloupe de guerre l’Hirondelle partie de Madras le 14 juillet précédent et arrivée à Portsmouth fin décembre, avait annoncé ce désastre. On n’y crut d’abord que très faiblement en France et les actions de la Compagnie qui avaient commencé à baisser ne tardèrent pas à remonter, mais il fallut bientôt se rendre à l’évidence. Les gazettes de Londres racontaient les événements d’après une correspondance de Madras du 5 juillet, qui, avec l’affaire de Sriringam, relatait encore la défaite de Caveripacom, un peu antérieure. Ces nouvelles s’ajoutant à la perte d’Arcate connue depuis moins de trois mois créèrent une sorte de stupeur à la cour et même dans le public. On avait peine à s’imaginer que la fortune de Dupleix, couronnée jusqu’alors par tant de victoires, s’affaissât si lamentablement. Et c’eut été un effondrement sans les succès ininterrompus de Bussy dans le Décan ; ils formèrent un contrepoids utile aux inquiétudes naissantes de l’opinion.


Lettre de la Compagnie du 10 janvier 1753. — La Compagnie ne fut pas surprise de n’avoir point été informée de tous ces événements par Dupleix lui-même et de ne les connaître que par des voies étrangères ; elle savait qu’aucun navire français n’avait pu partir de l’Inde au début de juillet. Aussi réserva-t-elle son jugement jus-