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qu’à plus ample informé. Sa première pensée fut de renforcer nos troupes de l’Inde pour éviter ou réparer un désastre plus considérable encore et, dès le 10 janvier, elle adressa au gouverneur une lettre que signèrent tous les syndics et directeurs sans exception. On lui disait :

« Nos tristes conjectures sur le sort de la petite armée que vous aviez devant Trichinopoly ne sont que trop vérifiées, Monsieur, si, comme nous n’osons en douter, toutes les circonstances de sa défaite sont telles que l’annoncent les nouvelles que nous venons de recevoir d’Angleterre.

« Il serait inutile de vous retracer combien nos inquiétudes étaient fondées et combien nous vous avons toujours marqué d’opposition pour le siège de Trichinopoly ; nous devions croire que voyant de plus près encore que nous le danger de cette expédition, vous aviez quelques ressources que vous nous laissiez ignorer, et même que ces ressources étaient de nature à ne pas vous faire craindre le renfort considérable arrivé d’Europe aux Anglais, puisque dès lors vous n’aviez pas fait rentrer vos troupes à Pondichéry.

« Si cette malheureuse journée nous a fait perdre le plus grand nombre et l’élite des soldats qui nous restaient à la côte Coromandel et s’il peut s’ensuivre à la rigueur la perte entière de tous les succès que vous avez eus jusque-là, bien loin de nous appesantir ici sur cet événement, nous devons penser, en attendant que vos lettres nous en informent, ou que les forces de Mahamet Ali se sont trouvées beaucoup plus considérables que vous ne le comptiez ou que vos troupes se sont laissées surprendre ou n’ont pas bien exécuté vos ordres.

« Mais quel que soit le fâcheux motif de ce désastre, nous sommes bien persuadés que vous aurez eu recours au moyen que pouvaient suggérer les circonstances et que vous aurez pu ménager un accommodement qui, dût-il être avantageux aux Anglais, le serait même pour nous, s’il en résultait une tranquillité réciproque.

« La mort de Chanda S. qui était la première cause de tous