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elle lui maintenait sa confiance. Mais on sent quand même que la foi diminue et que la croyance s’en va. Plusieurs lettres particulières reflètent les mêmes sentiments.


Lettre de Duvelaër, du 15 janvier 1753. — Duvelaër écrit à Dupleix le 15 janvier que le désastre de Trichinopoly ne doit pas amener sa retraite ; il lui faut au contraire rester dans l’Inde pour mettre toutes les affaires de la Compagnie dans le bon état qu’elle désire et que mieux que personne il peut lui procurer. « La seule chose dont je puis vous assurer, lui dit-il, c’est que si ce malheureux événement a opéré le mouvement qui devait naturellement résulter [c’est-à-dire la paix], vous n’avez rien perdu de la confiance de la Compagnie et vous observerez qu’elle vous le dit positivement. »

Dupleix a tort de penser que les membres de la Compagnie le jalousent par rapport aux honneurs auxquels il est très sensible. Si quelques membres de l’Administration ont été capables d’un sentiment aussi bas, Duvelaër peut lui donner l’assurance qu’ils ont sollicité ces honneurs pour lui avec autant d’empressement que de plaisir, mais, ajoute-t-il, « je ne suis pas le seul qui vous ait marqué qu’une bonne paix opérerait infiniment plus que tous vos triomphes et on vous répétera toujours la même chose. » (B. N. 9148, p. 92-95).

Duvelaër était un très vieil ami de Dupleix. Son témoignage n’est donc nullement suspect, quand il s’associe en particulier au vœu commun de ses collègues pour le rétablissement de la paix.


Lettre de Montaran, du 16 janvier 1753. — Nulle raison non plus de suspecter Montaran, dont les sentiments pour Dupleix étaient encore plus sûrs, or, que lui dit-il après la douloureuse épreuve de Trichinopoly ?