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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/345

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et des moyens de s’affaiblir en partageant ses forces. Cependant la Compagnie conviendra que sans les entreprises de M. Dupleix elle aurait aujourd’hui 50 millions qu’elle n’a pas et son commerce serait dans toute sa vigueur. Mais il n’est plus question de ce qu’on aurait dû faire ; il s’agit de trouver un remède au mal présent et voici mes idées à ce sujet :

« La paix de l’Inde nous est absolument nécessaire et dans les circonstances présentes personne n’est moins propre à la faire que M. Dupleix. Non seulement les peuples le haïssent, mais ils n’ont aucune confiance en lui. Ainsi la raison veut — premièrement, qu’on en emploie un autre pour rétablir le commerce et la tranquillité. Son successeur n’aura pas à justifier le passé vis-à-vis des mécontents ; il peut même regagner leur confiance pour la Compagnie en suivant un système opposé à celui de M. Dupleix et en rejetant sur lui tous les torts dont ils ont à se plaindre ;

« Secondement, il est indispensable de se mettre dans un bon état de défense qui fasse respecter nos établissements en attendant le moment de faire la paix. Ces deux préalables établis, il faut au premier jour favorable offrir la paix sans la solliciter, dans les conditions montrer également de la fermeté et de la douceur, se contenter avec modération des limites dont nous avons besoin et prévenir les demandes en rendant généreusement toutes ces terres, villes, etc., qu’on nous a données ou que nous avons prises. En un mot, le rappel de M. Dupleix, des forces suffisantes, de l’équité et une générosité sans dépenses nous procureront sûrement une paix telle que nos vrais intérêts nous la demandent. » (B. N. 9355, p. 260-271).

Nous n’enregistrerons pas cette lettre sans bénéfice d’inventaire ; il y a des exagérations, notamment en ce qui concerne le concours financier que la Compagnie aurait donné à Dupleix et les sentiments de la population indienne à l’égard de sa politique. Le tableau est un peu brossé au noir et ne mériterait pas de retenir notre attention, si l’auteur n’avait pris soin de nous dire qu’il